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Accueil Nos Actions Les Discours Victoire du 8 mai 1945 - 8 mai 2013 à la Maison de France
Victoire du 8 mai 1945 - 8 mai 2013 à la Maison de France PDF Imprimer Envoyer
Écrit par Danielle Merlino   
Mardi, 28 Mai 2013 09:30

 

 

 

Mesdames, Messieurs,

 

En ce jour de Commémoration de la Victoire, quelle leçon tirer, quelques 68 ans plus tard, du 8 mai 1945 ?

Chaque année, nous nous penchons sur cette période de notre Histoire et établissons un parallèle avec le temps présent, ses enjeux, ses risques à l’échelle planétaire.

Il est vrai que l’immédiat après guerre avec la création de l’organisation des  Nations Unies, dans la foulée des accords de Yalta, signés par les « trois grands », a façonné pour longtemps notre destin commun.

L’Histoire, certes, apparaît le plus souvent comme un mouvement perpétuel qui met en scène des forces convergentes et divergentes.

L’Histoire, c’est le temps imparti aux hommes. Non pas ce temps éthéré de l’Univers qui nous échappe totalement, mais un temps mesurable à l’échelle des civilisations qui se côtoient ou se succèdent. Les évènements souvent s’accélèrent mais donnent aussi l’impression parfois de tourner en rond, de se répéter inutilement, voire de nous ramener en arrière, brusquement.

En fait, le temps n’a pas conclu de pacte formel avec l’Histoire; il prend date !

Ainsi, qui aurait pu prévoir en 1939 que six ans plus tard l’implacable machine de guerre nazie allait s’effondrer sous les coups persistants et croissants des alliés ? Le Général Charles De gaulle, sûrement, qui dans son appel du 18 juin 1940, prophétisait l’écrasement de l’ennemi.

De même, la chute programmée de Stalingrad, n’a pas eu lieu. La résistance soviétique, armée et population confondues, en défiant le temps, est parvenue à l’apprivoiser à son seul profit ; au prix il est vrai de très lourdes pertes, qui s’élèveront à 340 000 morts, de part et d’autre d’ailleurs, et plus de 90 000 allemands décéderont en captivité. Le Général Von Paulus est capturé le 31 janvier 1943 par l’armée rouge à Stalingrad et cette ville martyre prouve alors au monde que l’Allemagne n’est pas invincible.

Le jour « J » du débarquement en Normandie, le 6 juin 1944, s’est à son tour inscrit dans cette machine du temps, permise là aussi par le sacrifice de milliers d’hommes - 4000 morts et 6000 blessés côté alliés ce jour là-, par le déploiement d’une quantité de matériel extraordinaire et la force d’une logistique implacable. L’heure de la Liberté a sonné du côté d’ Ohama beach ! Plus rien ne l’arrêtera désormais.

Paris sera libérée quelques mois plus tard, le 25 août ainsi que Monaco et les environs, le 3 septembre 1944.

Les résistances du monde entier ont épaulé les armées dans leur entreprise de Libération ; en se renseignant sur les dispositifs de l’ennemi, détruisant ainsi ses moyens de transport, et en le harcelant partout. Un travail de fourmi qui a largement et souvent héroïquement contribué à la victoire finale. En 1944, 175 000 personnes faisaient officiellement partie en France de la résistance.

Saluons leur courage et leur ténacité!

Le 8 mai 1945, mesdames, messieurs, le temps s’est arrêté, comme il s’autorise à le faire, à l’occasion de ces grands moments où l’Histoire retient son souffle. L’évènement fut éclatant et sans appel. Car ce jour – là, sur les ondes, à 15 heures, le peuple français apprit la cessation officielle des hostilités en Europe. L’Allemagne nazie, fer de lance de la folie meurtrière des fascismes européens, l’Allemagne nazie donc, avait capitulé la veille, signant la fin d’un conflit de six ans qui aura fait plus de 40 millions de victimes.

A Monaco, c’est la joie et le soulagement. Les résistants, Georges Brisson, François Detaille, Emmanuel Dumoulin, Francis Grimaldi, Antoine Prat, et bien d’autres, sont fiers de leur engagement ; les familles de justes, Estellon et Lion, sans nouvelle de leurs protégés, s’inquiètent ; les familles des fusillés, Borghini, Kraemer, sont assurés que la mort de leur proche n’a pas été vaine.

Quatre mois plus tard, le Japon, à son tour, suite aux bombardements de Hiroshima et de Nagasaki , signait la reddition de ses armées.

Le 14 novembre 1945, plus de six mois après la Victoire, s’ouvre à Nuremberg le procès des criminels nazis. Importante étape vers la qualification de leurs actes, notamment les atrocités de la Shoa, en « crimes contre l’humanité » et la reconnaissance des droits des victimes de la barbarie d’Etat !

Aujourd’hui les institutions internationales existent pour traquer les dictateurs et leurs complices. Malheureusement, trop d’intérêts stratégiques et économiques sont en jeu, et nombre de pays démocratiques font ainsi la sourde oreille.

Mais l’Histoire n’est  pas un mécanisme d’horlogerie, une montre bien ordonnée, sans retard et sans panne. Et il s’avère  inutile d’en accuser les ressorts internes, voire même une mauvaise utilisation d’un temps auquel nous sommes les uns et les autres assujettis.

Gardons à l’esprit, la leçon du 8 mai 1945. L’espoir existe pour les peuples opprimés. Le temps, associé à l’Histoire, a encore de grandes choses à apporter à l’Humanité !

Danielle Merlino

Présidente de la Fédération des Groupements Français de Monaco

 

 

 

Mise à jour le Mercredi, 19 Juin 2013 08:44