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Appel du 18 juin 1940 - Maison de France - mardi 18 juin 2013 PDF Imprimer Envoyer
Écrit par Danielle Merlino   
Mercredi, 19 Juin 2013 08:36


 


Mesdames, Messieurs, …


Je remercie, M.                                                   ainsi que toutes les personnalités ou leur représentant des corps constitués,  des consulats, des communes voisines, des Associations civiles et militaires et toutes les personnes présentes qui ont répondu à l’invitation de la Fédération des Groupements Français de Monaco afin d’honorer la Cérémonie de « l’Appel du 18 juin 1940 ».

En ce jour de Commémoration de l’appel du 18 juin 1940,il me semble Opportun de placer la déclaration radiophonique du Général de Gaulle dans l’ordre des grands rendez – vous de l’Histoire qui font obstinément évoluer les mentalités. Plusieurs de ces moments que nous considérons comme historiques en témoignent depuis des siècles.

Et souvent, les évènements qui en résultent sont attachés à des figures exceptionnelles soudain portées par un  élan qui forge leur destin.

Chaque époque construit son image autour de bouleversements dont la portée nous échappe, parfois, sur le moment. Même si l’Histoire, en l’occurrence, ne peut se faire sans la rencontre entre la vision d’un ou de plusieurs homme et des groupes sociaux, économiques et culturels.

Un pays comme la France a façonné ses contours en un espace géographique harmonieux et viable. La Patrie, c’est depuis lors, l’affaire de tous.

Et lorsque le Pays subit l’adversité, la Nation toute entière se lève et se porte à son secours.

En 1939, la France, hélas, s’agenouille et le vainqueur, fort de complicités intérieures, savoure sa victoire.

Une poignée d’hommes, refuse de se soumettre et parmi eux, se distingue un militaire prometteur, soucieux de la survivance d’une Nation bafouée, n’ignorant pas que les actes de bravoure, le sens du sacrifice et du devoir, jalonnent son histoire.

C’est ainsi, que cet homme là, choisit l’exil plutôt que la honte et le déshonneur, choisit l’espérance plutôt que la résignation.

Pas à pas, il rassemblera tous ceux qui, ici et là, désirent poursuivre le combat d’une manière ou d’une autre.

L’appel du 18 juin 1940, rappelons - le, fut un évènement dont la portée s’inscrira durablement dans le temps. Celui d’une résistance organisée, résolue, militaire et civile, fédératrice à bien des égards.

Notre pensée va donc tout naturellement vers les soldats composant les premières Forces Françaises Libres qui défilèrent à Londres le 14 juillet 1940, devant le Général Charles de Gaulle, parmi lesquels les 141 pêcheurs de l’île de Sein. L’île de Sein deviendra l’une des cinq villes «  Compagnons de la Libération ».

Notre pensée va également, vers ces hommes de l’ombre qui contribueront à concrétiser « l’appel »,  et je citerai : Jean Moulin, seul préfet de la République à rallier Londres ; il mourra, « silencieux », sous les coups de ses tortionnaires nazis le 8 juillet 1943 ; ainsi que Pierre Brossolette, normalien agrégé d’histoire, capitaine, qui rejoignit la résistance ; Il se défenestrera le 22 mars 1944 au siège de la Gestapo à Paris, et succombera le jour même à ses blessures sans avoir parlé.

De gaulle dira en mai 1969 : «  Si Jean Moulin  a été l’organisateur de la résistance, Pierre Brossolette a été le philosophe du gaullisme ».

Les alliés admettront ainsi, rapidement, que la France profonde n’avait pas renoncé et qu’elle allait jouer un rôle important dans le combat commun contre la barbarie. Combat, auquel adhèreront, sans tarder des monégasques et des enfants du pays et pour lequel s’engagera, militairement, S.A.S. le Prince héréditaire Rainier.

La France par là même, recouvrait sa dignité, se préparant avec audace et ténacité à affronter l’ennemi.

La lucidité transcendée par une vision de l’Histoire, donna du sens au refus du renoncement qui semblait d’emblée voué à l’échec, tant il s’opposait à la logique du moment, érigée en évidence.

Ce qui s’apparentait alors à un contre – sens historique, se transforma en une absolue clairvoyance : résister et se battre, au-dedans comme au dehors !

Car le salut de la Nation, en vérité, était au bout cette épreuve.

Mesdames, messieurs, l’appel du 18 juin 1940, bougie vacillante d’un soir précurseur, allait éclairer mille chemins et les cœurs des hommes et femmes de notre Pays.

C’est le 16 juin, dans la soirée, que le Général de Gaulle prend la décision de quitter le sol national pour l’Angleterre. Le 17 juin, c’est chose faîtes.

Il rencontre Winston Churchill auquel il expose ses intentions, alors qu’à Paris le Maréchal Pétain demande l’armistice.

Plus rien, dès lors, ne s’oppose à l’action de « De Gaulle ». Les anglais donnent le feu vert pour qu’il parle sur les antennes de la BBC. Le 18 juin, à  17 heures, vêtu de son uniforme, De Gaulle rejoint le studio d’émission B2. A 20 heures , le speaker annonce «  Le Général De Gaulle va parler aux français … ».

Le Général parle d’une voix forte, métallique, solennelle ; il ponctue ses phrases, martèle certains mots. Il lit comme on écrit dans le marbre…

Six allocutions suivront et une célèbre affiche sera placardée sur les murs de Londres dans les premiers jours de juillet…

Grâce à cet appel, l’Histoire, notre Histoire, continue de s’écrire, dans la fierté et la grandeur, relayé par des milliers et des millions de voix que personne ne réussira désormais à faire taire !

 

 

Mise à jour le Mercredi, 19 Juin 2013 08:40