Nous avons pour habitude de célébrer le 14 juillet en rattachant directement
cette date – phare de notre histoire à la prise de la Bastille par le peuple de
Paris.
Or,la fête nationale a été instituée par les députés et les sénateurs en 1880
pour rappeler le 14 juillet … 1790,premier anniversaire de la révolte
parisienne.
En effet, cette année là il s’est agi d’un évènement de réconciliation et
d’unité des français, à savoir la fête de la Fédération, hautement
symbolique, je cite : « n’ayant coûté/ ni une goutte de sang, /ni une larme ».
En quoi consistait alors la dites Fédération ?
Elle est née du rassemblement des milices révolutionnaires locales chargées
de défendre par les armes au besoin une situation encore fragile.
La Fête de la Fédération se voulait édifiante, occasion neuve d’ancrer dans
l’esprit des français l’idée inédite de nation ,où l’individu passait de l’état de
sujet à l’état citoyen.
Certes, les évènements de l’été 1789 apparaissent comme le ferment d’une
liberté acquise au prix d’une révolte, et plus amplement d’une révolution à
l’échelle du pays tout entier.
Le 14 juillet 1790 restera dans les mémoires comme la fête des fêtes, à un
moment où l’on s’apprête à célébrer pèle – mêle, le 15 avril, le 3 la liberté
juin …la loi, le 11 juillet …les grands hommes comme Voltaire, le 10 août
…l’unité et l’indivisibilité,le 30 octobre …la raison …etc
Avec le 14 juillet, on se rassemble autour le la notion de Liberté et du respect
de la constitution. On canalise par là les ardeurs patriotiques et
révolutionnaires, trop souvent portées à l’improvisation.
En célébrant la fédération, la République en 1880 se référait aux usages
antiques grecs précurseurs de la démocratie et aux commémorations
républicaines romaines, instituées pour exalter l’abolition de l’oppression.
La journée du 14 juillet organise alors ses propres rituels, par la mise en place
d’un défilé assorti du serment de servir la République.
Passées les années révolutionnaires, l’Histoire a retenu notamment de cette
période, le souci de rassembler autour de valeurs fondatrices, valeurs sans
cesse enrichies dans l’adversité comme dans les heures de gloire.
Sous la troisième république nos armées furent ainsi honorées mais aussi
l’instruction civile. Il est vrai, que la perte de l’Alsace et de la Lorraine fut
l’occasion de renforcer la cohésion nationale autour du drapeau et sur les
bancs de l’école. C’est à cette époque que la Marseillaise devient l’hymne
national tandis que le drapeau tricolore est remis aux armées lors de la fête du
14 juillet.
Laquelle, associera désormais, la défense de la Patrie et l’unité nationale. Dès
Lors, la journée devient essentiellement patriotique, ce que les grands conflits
du 20 ème siècle confirmeront douloureusement.
Aujourd’hui, le 14 juillet nous renvoie tout à la fois à la naissance d’une
nation, rendue possible par des siècles de modelage d’un territoire cohérent,
sous l’égide d’un pouvoir fort, sans cesse grandissant, fait d’alliances et
d’affrontements, délimitant pas à pas les contours d’un pays harmonieux.
Cette terre sut s’enrichir d’un sentiment national forgé de main de maître
par un peuple courageux et obstiné, conscient d’appartenir à une sphère
géographique exceptionnelle, si souvent convoitée, jamais asservie. Un
peuple capable aussi de se reconnaître dans les figures éminentes qui l’ont
représenté, dans les arts comme dans les lettres et les sciences, figures
culturelles et figures historiques confondues dont le génie a servi la France
bien au-delà de ses frontières.
Le 14 juillet, Mesdames, Messieurs, c’est tout cela rassemblé sous la
bannière de l’héroïsme, du sacrifice, de la fierté d’être français, du savoir –
faire, de l’éducation, de l’intelligence, bannière aux couleurs de …
la Liberté, l’Egalité et la Fraternité !
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